1- Il y a un peu plus de deux ans, à la fin du mois d'août,
je les avais choisies.
Elles me plaisaient et étaient soldées à -50%. Une aubaine.
Enfin presque, car on m'annonça à la caisse qu'il y avait erreur et que dans la grande confusion du magasin, chaussures, boîtes et étiquettes fluos s'étaient mélangées et voilà ,chère madame, nous sommes désolées, mais ces très jolies sandales ne sont soldées qu' à 20%. C'était un signe, je ne l'ai pas vu. Je les voulais, je les ai eues.
2- Bien évidemment, dès le lendemain, j'assistais navrée à l'arrivée soudaine de l'automne, pluie fine et chute des températures, me privant du plaisir de chausser mes sandales toutes neuves. C'était aussi un signe, mais celui-là j'ai l'habitude, il est de la même famille que les vagues de froid fin juin quand j'ai enfin remisé pulls et vestes chaudes, ou la pluie qui ne tombe jamais lorsque je m'encombre d'un parapluie. Donc, pas de souci, bye bye les sandales, see you à la belle saison ( oui, je parle anglais à mes chaussures, et alors ?)
3- Au printemps suivant, préparant mon voyage à Naples, je sors les charmantes de leur sommeil ( non, pas en les embrassant !) et les renferme sitôt dans leur boîte. Hors de question de partir en voyage avec des chaussures neuves, je ne suis pas née de la dernière pluie tout de même !...J'aurai mal aux pieds , c'est sûr, mais ce sera à cause de toutes les visites à faire, pas à cause de mes pauvres sandales innocentes !
4- Pas si innocentes que ça.
Le premier jour, on se dit que c'est normal. Que la chaussure va se faire au pied. Le deuxième jour, on se dit que ça arrive. Que le pied doit se faire à la chaussure. Le troisième , on n'arrive pas se dire autre chose que " j'ai mal aux pieds, où sont les pansements ?". J'ai follement espéré et porté ces sandales une quatrième fois, non sans avoir essayé d'assouplir les coutures qui me sciaient le dessus des orteils (2x4 sur 2x5 pour être précise) et en protégeant les dits orteils ( et les dix orteils, d'ailleurs) pour parer à toute éventualité.
A la fin de la matinée, les pansements n'avaient pas résisté au travail de sape des coutures, les orteils meurtris étaient à l'agonie, les pieds n'osaient plus faire un pas, le cerveau ayant clairement opté pour une reddition immédiate. Je jetais les sandales coupables au fond d'un placard et passais le printemps en baskets ( avec chaussettes moelleuses) et l' été en tongs, histoire d'obtenir le pardon de mes harpions.
5- Et puis, le printemps revient. L'été s'annonce vaguement, mais on y croit. On est en Juin, après tout. Le temps a passé. L'eau a coulé sous les ponts. On se dit que l'on a peut-être été trop sévère. Que l'on manque de patience. Que ces sandales sont vraiment jolies. Alors , discrètement, très tôt le matin, profitant que les pieds ne sont peut-être pas encore réveillés, hop, on chausse les sandales, pour aller prommener le chien. Et on revient RA-VIE. Pas le moindre bobo, les chaussures sont "faites", écoeurées à l'idée de passer encore un été au placard, dans le noir.
Elles ont abdiqué !
6- Non. En redoutables stratèges, elles ont attendu le moment propice pour accomplir leur destin : me nuire. Elles ont attendu que je sois pressée, attendu que mes pieds aient à pivoter rapidement dans le couloir de l'entrée, pour positionner l'arrête du talon sur le parquet de manière à garantir une chute spectaculaire. Croyez-moi, la manoeuvre était destinée à tuer, par fracture du crâne.
7- J'ai donc survécu. Mais, peut-être sous l'effet des analgésiques, mon pauvre cerveau, déjà bien atteint, a échaffaudé la plus sotte des théories : et si les sandales n'étaient pas coupables ?
Après tout, l'âge, le poids, le manque de souplesse causé par une grave allergie à toute activité sportive était peut-être à l'origine de cet accident stupide ?
8- Oui, je les ai remises,hier. Oui, je suis vraiment stupide. Oui, elles ont su, en l'espace de 50 mètres, blesser un de mes orteils. Oui, je les ai jetées sitôt revenue de la boulangerie.
Au fond du placard.
6- Non. En redoutables stratèges, elles ont attendu le moment propice pour accomplir leur destin : me nuire. Elles ont attendu que je sois pressée, attendu que mes pieds aient à pivoter rapidement dans le couloir de l'entrée, pour positionner l'arrête du talon sur le parquet de manière à garantir une chute spectaculaire. Croyez-moi, la manoeuvre était destinée à tuer, par fracture du crâne.
7- J'ai donc survécu. Mais, peut-être sous l'effet des analgésiques, mon pauvre cerveau, déjà bien atteint, a échaffaudé la plus sotte des théories : et si les sandales n'étaient pas coupables ?
Après tout, l'âge, le poids, le manque de souplesse causé par une grave allergie à toute activité sportive était peut-être à l'origine de cet accident stupide ?
8- Oui, je les ai remises,hier. Oui, je suis vraiment stupide. Oui, elles ont su, en l'espace de 50 mètres, blesser un de mes orteils. Oui, je les ai jetées sitôt revenue de la boulangerie.
Au fond du placard.
3 commentaires:
Je crois qu'elles rentrent dans la categorie "multi-recidivistes" ces sandales: elles ne doivent plus ressortir du placard ;-)
tout au fond du placard ! console-toi dans ton joli manteau blanc en te reposant sur le sublime canapé à rayures ...
miss flying
Le point 7 n'a pas lieu d'être ... la coupable est la sandale ... le placard ou un bain dans je ne sais quel assouplissant ... voilà ce qu'elle mérite ... et puis d'accord avec "e" une multi récidiviste ... de nos jours ne peut plus courir les rues (très très dangereux et c'est tant mieux pour elles).
Bonnes vacances, bon lever de coude .... le rosé lui aussi saura certainement vaincre la douleur du coude.
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